Continuation en solo vers le sud du Tamil Nadu

Publié le par Misha

SAMEDI 21 janvier : SUR LA ROUTE DES TEMPLES CHOLAS

de PONDICHERY à  KUMBAKONAM

J’ai adopté assez vite l’idée d’Ilyas, à savoir préférer le taxi aux bus pour aller sur Kumbakonam, et ainsi en profiter pour visiter en route les deux beaux temples Chola. Je cède à la facilité et bien m’en prend car cela me fait gagner beaucoup de temps ainsi qu’une nuit.

Je partage la voiture avec Alain qui souhaite faire un aller- retour de la journée Pondi-Tanjore. Nous quittons Pondichéry à 7h du matin. C’est malheureusement sous un temps pluvieux que se feront les visites des temples de GANGAIKONDACHOLAPURAM, puis de DARASURAM (que j’ai préféré). Tous deux sur la liste du patrimoine UNESCO.  Le driver oublie de me déposer à KUMBAKONAM et me voilà donc forcée de re- visiter le temple de Tanjore et le palais avec Alain avant de revenir sur nos pas. En fait cela occupe agréablement la journée car dès midi j’aurais été à l’hôtel coincée par la pluie ! Nous croisons les nuées de scolaires qui ne manquent pas de nous remarquer - brèves rencontres joyeuses de type « hello- what’s your name,-what is your country-photo ». Avant la visite du palais, pause repas sur feuille de bananier on ne peut plus local.

Hotel Raya’s à KUMBAKONAM semblait une bonne option mais ce fut un des plus bruyants que j’ai eu ! le staff ne semble pas beaucoup dormir   et les clients Indiens sont sans-gêne. Pas de choix pour le petit déj je vais donc dans leur restau. Je me languis de mes petits dej à l’occidentale, ou d’un bon plat de légumes vapeur….

La wifi rame un peu et j’ai du mal à avancer dans mon blog. Depuis hier je n’ai pas rencontré beaucoup de touristes.

KUMBAKONAM

 

Je consacre la journée de dimanche à des balades dans la petite ville parsemée de gopurams multicolores, et de jolis temples dédiés à Shiva et Vishnu. Les habitants sont très sympathiques, serviables et souriants. Je mettrai à part le chauffeur de rickshaw qui m’a déclaré sa flamme pendant tout le trajet- il me tardait d’arriver car il semblait ne pas être à jeun hihi

 

 

LUNDI 23 janvier

UNE MATINEE DE BUS POUR REJOINDRE LE CHETTINAD

 

Je quitte l’hôtel sans prendre le temps de petit déjeuner et me poste à l’arrêt de bus pour un premier trajet à 8h 30. Ce n’est pas judicieux car je me sens pas très forte avec cette chaleur lourde. Je dois prendre un bus direction Tanjore et enfin en voilà un, archi bondé. Petit à petit je grignote de la place et arrive à poser une fesse à côté d’une autre passagère, le sac coincé derrière la porte.

Deuxième trajet en bus pour Pudukkottai, les places sont « chères » mais j’arrive à m’installer avec satisfaction derrière le siège du chauffeur (qui conduit pieds- nus). En montant c’est toujours là que je vais m’asseoir pour être tranquille mais « faut jouer des coudes ». Mon sac est posé tout devant, cette fois et ne gêne pas. C’est l’avantage d’avoir un sac de 35l, et j’apprécie. J’ai acheté un paquet de biscuits et de l’eau, ça me tiendra pour la journée.

Le troisième bus me dépose enfin à destination KARAIKUDI et un rickshaw plus tard je suis devant mon palace. Il est 13.30. Ouf. Le Nachiappa Palace est un peu en dehors du centre animé de Karaikudi, un avantage pour le bruit, mais moins en ce qui concerne le choix des restau… Bon, demain est un autre jour, je finis mon paquet de biscuits et on verra après une bonne nuit. Pas envie de ressortir.

 

MARDI 24 janvier : REGION DU CHETTINAD

KARAIKUDI /KANADUKATHAN ET ATHANGUDI

Je prends un petit déj à l’indienne dans le petit restau tout proche de mon hôtel. Ce sera donc idli (gâteau de forme ronde et plate, à base de riz fermenté blanc, à la consistance un peu spongieuse), et vada (beignet salé à base de lentille), accompagné de sauce sambar et de chutney de coco frais, sur une feuille de bananier.

Leur manière de servir le café me fascine : le serveur verse de haut le liquide dans la sous- tasse creuse, puis le transvase dans la tasse, et ainsi plusieurs fois de suite. Un peu la manière marocaine pour le thé ! Je n’ai même pas la présence d’esprit de le photographier.

Il fait soleil aussi profitons-en ! Après un essai pour trouver un bus local qui me déposerait à Kanadukathan, je déclare forfait car trop ras le bol des transports en bus sous cette chaleur. Je reviens au Nachiappa et demande un taxi pour me faire visiter la région. Et je ne le regrette pas car cette région n’est pas facile à visiter. C’est du plaisir de se laisser véhiculer et il ne m’en coûte que 800r (12€env)

LA REGION DU CHETTINAD : un peu d’histoire

Une micro région à l’est de Madurai et de Trichy où de riches commerçants avaient fait construire des maisons palatiales entre la fin du XIXème et le début du XXème siècle. Elles symbolisent à elles seules la prospérité de toute une communauté de la caste des marchands, les Nattukkotai Chettiars. Ces derniers se sont enrichis sous l’Empire britannique en commerçant dans toute l’Asie du Sud-Est.

 Les Chettiars ont édifié leurs imposantes demeures selon la science traditionnelle de l’architecture indienne, et repensé la géographie urbaine-rues orthogonales, gestion de l’eau, innovations techniques, un véritable développement urbain au milieu de la ruralité sauvage du Tamil Nadu.

Cours intérieures, halls qui se succèdent sur un axe longitudinal. Cour centrale entourée de piliers sculptés… A l’entrée, la véranda monumentale est toujours ornée de colonnes de marbre sombre et le grand hall de réception couronné par une charpente en bois ciselé.

Les propriétaires étalent leur richesse dans les finitions et la décoration : teck de Birmanie, marbre d’Italie, céramiques du Japon et d’Europe, miroirs de Belgique etc…Un métissage d’architecture tamoule et occidentale qui en fait des maisons quasiment uniques en Inde. Ces demeures sont toutes construites sur le même modèle mais elles sont loin d’être toutes restaurées.

J’en ai visité deux bien restaurées, qui servent à des fonctions diverses (mariages, tournage de film). Leurs propriétaires ont presque tous quitté le Chettinad, (et installés à Singapour, Bangalore ou ailleurs) et laissent leur palais sous la garde d’une famille.

J’ai eu la chance de parler avec le propriétaire d’une ces belles demeures, un directeur de banque à la retraite qui vit là avec sa femme. Il m’a fait l’honneur de visiter sa demeure du rez- de- chaussée au deuxième étage ! Il était très fier de me montrer le puits profond dans le jardin qui leur apportait l’eau nécessaire. 22 chambres ! mais elles servent plutôt à stocker des meubles et du bazar. Bien sûr c’est loin d’être restauré comme certaines qui la transforme en chambre d’hôte ou hôtel de luxe. Une rencontre authentique.

Dîner en centre-ville dans un restau indiqué par le Routard.

Demain départ en train pour Rameswaram, encore plus au sud est de l’Inde.

 

Publié dans INDE 2017

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