Face au Sri Lanka
Ce Mercredi 25 janvier le train de 7h du matin quitte Karaikudi pour RAMESWARAM. Une bourgade sur une petite île à 25km du SRI LANKA.
Un lieu incontournable de pèlerinage pour les hindous, un peu comme à Varanasi (ex Bénarès).
Les 3 passagères de mon compartiment m’ont à la bonne et me proposent biscottes, bananes et chai (thé au lait aux épices) ! Une heure plus tard, elles attaquent sérieusement leur petit déjeuner mais je refuse poliment les idlis, et les légumes en sauce. Elles ont du mal à croire que je ne veuille pas manger davantage.
L’arrivée sur l’île est impressionnante car la voie ferrée surplombe l’eau pendant 2 kms. Tous les passagers sont aux fenêtres. Pas le moment de faire tomber son portable en voulant prendre des photos…
J’ai réservé par mail une single pour 5 nuits au Blue Coral Cottage. Une single…Ce fut mon tort. Le petit hôtel m’aurait assez convenu si j’avais pu garder la chambre double de la première nuit (à part les fourmis volantes qui ont envahi ma chambre à la tombée de la nuit berk berk). Pb : tout est complet pour les jours suivants. La seule option est d’accepter de dormir dès demain dans une vraie « chambre » single de 6m2, un réduit plutôt, aux odeurs de moisi.
En fin d’après- midi, sans m’en inquiéter plus, je passe un moment à discuter avec mes voisins de chambre, un père et sa fille. Ils m’apprennent qu’ils étaient aussi logés à Swades mais n’avaient pu avoir la chambre du roof top déjà réservée depuis 6 mois …hihihi (Ah c’est vous qui aviez réservé !!!!). Le monde est petit !
Question repas, pas de choix dans les environs, sauf leur « cantine » abritée de bâches, dont je ne préfère pas imaginer les cuisines. La pluie commence à tomber. Une dosa masala et un thé au gingembre, puis je rentre abritée sous un parapluie.
QUELQUES DECONVENUES
Le lendemain matin, jeudi, j’ai confirmation que l’hôtel est complet.
Sous la pluie, me voilà partie à la recherche d’une chambre de libre. J’avais complètement zappé que le 26 était la fête de la République et les jours suivants fête religieuse et jour sans lune. Tout est complet. Le chic hôtel Vinayaga proche de la gare est beaucoup trop excentré. J’y prends un petit déj buffet très, très indien pour 170r histoire de me donner le temps de cogiter. Les tarifs des chambres me font fuir. Je me sens un peu désemparée.
La pluie persiste. Centre-ville, tout est complet. Finalement je téléphone au Ambika Lodge qui par bonheur a une chambre double. Ouf ! j’y arrive assez vite et me rend compte qu’il est « divinement » bien placé face à la porte Est du temple Ramanatha Swami. La rue est interdite aux voitures, camions et rickshaws, ce qui est un gros atout. Une belle surprise : Une longue coursive donne sur la mer, mais dommage la vue est gâchée par le ciel gris et cette pluie. Demain j’aurai une chambre sans clim moins chère. Avec le temps qu’il fait, pas besoin de clim !
Tout s’arrange enfin et je suis bien soulagée d’avoir un toit pour les nuits suivantes.
Je passerai deux jours sans sortir me balader à cause des trombes de pluie. Par contre je suis aux premières loges pour voir les hordes de pèlerins faire la queue pour entrer dans le temple. Dans la rue, tout le monde patauge dans l’eau.
UN TEMPS DE MOUSSON EN SAISON SECHE !
Le vendredi, encore de la pluie et des inondations. Les égouts remonteraient ils pour s’ajouter à la gadoue ? Il parait bien que oui… Beaucoup de pèlerins auront du mal à retrouver leurs tongs emportées par l’eau sur la rue !
Aujourd’hui ce sera donc lecture, et internet !
ENFIN LE SOLEIL !
Samedi, ô surprise, je me réveille avec un beau soleil et un grand ciel bleu. Enfin je peux me balader jusqu’au ghât qui longe la mer.
C’est fou comme il y a du monde. Le long des marches, des tissus abandonnés recouverts plus ou moins de sable jonchent par monceaux le rivage. Des fidèles achètent du fourrage à des vendeuses pour donner à une vache avant de la toucher en signe de respect. Quelques rares femmes âgées se baignent seins nus. L’ambiance est bon enfant. On me sourit facilement. Certains sont assis devant un brahmane qui effectue pour eux des rituels et des prières.
Les mendiants sont assez nombreux, assis par groupe et attendent qu’on leur donne un peu à manger.
J’adore passer du temps à admirer ces femmes en sari aux couleurs vives, leurs longs cheveux noirs fleuris de jasmin. Certaines ont rasé leur tête. Beaucoup d’hommes torse nu les hanches ceintes du traditionnel sarong. Les hauts parleurs déversent en continu les conseils pour entrer dans le temple. Parfois une petite procession de fidèles passe en entonnant une chanson à la gloire d’une divinité. J’ai même croisé un groupe d’occidentaux habillés à l’indienne, qui se donnaient des airs de pèlerins en glorifiant Krishna, sous le regard amusé des Indiens ! Un peu allumés oui….
Dimanche, toujours beau soleil et ciel bleu.
UN PEU DE PEINTURE
Assise discrètement sur un côté des marches de l’hôtel, je dessine et je peins. Il serait temps. Assez difficile de représenter le gopura peint d’un beau jaune et ses sculptures. Je ne passe pas longtemps inaperçue. Quelques familles se groupent autour de moi ; et que je te prenne et te reprenne des photos avec les portables, quand ce ne sont pas des selfies. Le plus amusant : une demande d’autographe !!! c’est mon premier et ça me fait bien rire !
Je consacre la dernière soirée à visiter le temple. Peu de fidèles car il est près de vingt heures. J’arrive même à pénétrer dans le sanctuaire interdit aux non hindous. Les longs couloirs bordés de colonnes vivement colorées donnent une impression d’entrer dans un tunnel arrondi.
Après avoir dîné dans mon autre cantine un peu plus haut dans la rue, il est temps de rentrer à l’hôtel pour faire mes bagages.
5 nuits ici c’est un peu trop long, mais où aller sans trop s’éloigner pour rejoindre Chennai le 31 ?
Je n’ai pas visité les environs de Rameshwaram, la pluie m’ayant sérieusement dégoûtée, et les jours de soleil, il faisait tellement chaud que je ne me suis pas sentie le courage de faire le trajet en bus puis à pied jusqu’au chemin du « bout du monde » !